Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
145. d’Avaux an Brienne Münster 1646 März 3
Münster 1646 März 3
Ausfertigung: Ass. Nat. 275 fol. 133–134 = Druckvorlage; Eingang in Paris nach Dorsal
fol. 134’: 1646 März 14. Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 64 fol. 27–28.
Andeutungen Nanis bez. einer Heirat zwischen König und Infantin ein Sondierungsversuch.
Ähnliche Taktik Contarinis. Freude über Briennes Behauptung.
|:J’ay comuniqué à monsieur le duc de Longueville la lettre qu’il vous a pleu
m’escrire. Il l’a leue avec attention et trouvé que:| vous ne pouviés respondre
plus prudemment ny plus véritablement que vous avés fait à |:l’ambassadeur
de Venise. Car jamais pas un de nous n’a faict icy aucune ouverture du ma-
riage d’Espagne:|, mais monsieur Contareni en aiant dit quelque chose l’on a
essayé de pénétrer s’il en avoit charge. |:Monsieur Saavedra a dict il y a long-
temps à monsieur Servien que les traictez de paix ne se faisoient guères sans
danser:|, et depuis à moy |:qu’il y a des moiens de paciffier toutes choses et
«far magiori vincoli d’amicitia», mais que la proposition n’en peut pas venir
de leur part, «con el decoro della corona di Spagnia» :|. Vous jugez fort bien
Monsieur que c’est un artifice des ennemis qui nous veulent |:donner envie de
ce mariage et en faire bruict pour nous rendre suspectz à noz alliez:|.
Si le mesme |:ambassadeur vous a faict endendre [!] que nous nous soyons
relaschez de noz prétentions à monsieur Contarini:|, ç’a esté à dessein de vous
sonder et de sçavoir ce qu’il ne sçait pas. Monsieur Contarini bat beaucoup de
pays et remue tout ce qui luy semble propre pour faire la paix. C’est à mon avis
l’unique objet de son travail et de ses méditations continuelles, je ne vois au-
cune partialité en luy et l’ay tousjours dit de deçà. Or comme il est fort agissant
et qu’il propose divers partis, il se persuade aussy fort aizément que si nous
l’avons escouté ou interrogé |:pour descouvrir mieux son dessein, il a pénétré
le nostre:|. Il use quelquefois icy de la mesme adresse |:que monsieur Nani a
faict envers vous:|, contant par forme d’entretien que vous avés dit telle et telle
chose pour voir si nous |:ne branlerons point au manche:|. Il a raison quant à
luy de descouvrir s’il peut l’intention des parties, |:c’est à nous à nous tenir sur
noz gardes et aussy bien préparez que son collègue vous a trouvé:|.
Je vous suis bien obligé Monsieur de la confiance que vous avés en moy. |:Je
n’ay rien laissé perdre du mérite de celle que vous tesmoignez à monsieur de
Longueville:|, il me paroist estre de voz amis. J’ay esté ravy de vous sçavoir
hors de peine et de danger, je prie Dieu qu’il vous conserve en cet estat.